Russie-Géorgie : une difficile normalisation
[NDLR. Contexte : le 4 octobre, le parti « Rêve géorgien » est sorti largement en tête des élections locales géorgiennes dans un contexte de forte abstention et de manifestations massives].
Sergueï Markedonov estime que Moscou dispose d’une fenêtre d’opportunité jusqu’aux élections parlementaires géorgiennes de 2028 pour normaliser ses relations avec Tbilissi. Si le parti « Rêve géorgien » n’est pas prorusse à proprement parler, les intérêts économiques du pays (commerce, tourisme) le conduisent à adopter une politique pragmatique vis-à-vis de Moscou. Néanmoins, plusieurs obstacles pourraient empêcher un rapprochement durable entre les deux pays : d’une part, la persistance ou l’accroissement de l’influence politique et/ou économique d’autres acteurs en Géorgie (États-Unis, Union européenne, Turquie, Chine) ; d’autre part, l’inclination clairement pro-européenne de la jeunesse du pays expose le pouvoir à des protestations politiques de grande ampleur en cas de rapprochement trop marqué avec la Russie. Pour favoriser le resserrement des liens bilatéraux, conclut l’auteur, Moscou aurait intérêt à miser sur « la coopération avec des blogueurs [géorgiens], la création de nouveaux médias et le développement d'initiatives transfrontalières (par exemple, des projets d'infrastructures dans le 'Grand Caucase'). »
L’expert : Sergueï Markedonov, directeur de recherche au MGIMO.
Source : « Protestnyj potencial Tbilisi, gruzinskij Dèn Sâopin i vozmožnostʹ pragmatizacii rossijsko-gruzinskih otnošenij », Rossijskij Sovet po Mezdunarodnym Delam, 9 octobre 2025.
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